[INTERVENTION 000] - Dick Tektiv

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Vous vous trouvez dans votre voiture de patrouille accompagné ce soir de l'officier Ballaud. Soudain, votre radio grésille et la voix féminine du dispatch commence à parler.

-Code 56 à toutes les patrouilles, on a un appel raccroché au 22 rue Saint Germain, quelqu'un de disponible dans la zone ?

Après avoir pris l'appel, vous vous dirigez vers l'adresse indiquée. Une belle et grande maison se dresse face à vous. Il y a de la lumière à l'intérieur et tout est calme. Les fenêtres sont trop hautes pour jeter un coup d’œil.

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Consignes:

Le soleil se couche dans ce coin tranquille qu'est le Quartier de la Terre,
tandis que les civils se reposent après une dure journée de labeur. Pour les autres, la nuit ne fait que commencer.
La route est vide à l'exception d'une voiture de police, en pleine vadrouille.


L'inspecteur Tektiv cherchait à rassurer l'officier Ballaud quant à son avenir dans la police après les récentes menaces d'expulsion qu'il avait reçu. Une sale histoire de perte de dossiers et d'accusation de grand-mère pour un braquage de banque...

Soudain, la radio grésille et annonce l'urgence suivante :

Les deux agents se regardent. La même idée leur traverse l'esprit. Certaines mauvaises langues diront qu'elle n'a pas eu beaucoup de chemin à faire.


Tektiv sourit. L'officier Ballaud trépigne d'impatience à ses côtés. Une grande partie du travail d'un flic c'est d'être rapidement là où on a besoin de lui. Sirène sur le toit et pied au plancher, c'est parti mon gars !

Quelques minutes plus tard, les voilà sur les lieux. Dick claque la porte de la voiture.
Face à lui, une grande et magnifique maison. C'est pas avec son salaire qu'il pourrait se payer ça...
Tout en courant vers la porte, il prépare quelques scénarios possibles.
Les propriétaires ont l'air plutôt aisés... Un cambriolage ?
Les lumières sont allumées, il n'y a pas d'agitation et pas de bruits. Peu probable.
Un accident domestique alors ?
Dans tous les cas, il faut que les gens à l'intérieur sachent rapidement que la police est là.
Il décide de toquer énergétiquement à la porte.

Un homme ouvre la porte, un peu surpris du boucan. La cinquantaine, type Européen, cheveux grisonnants et lunettes rondes sur le nez, celui-ci est souriant. Il porte un gilet gris et un jean bleu.

-Oh, vous êtes là, bonjour ! Je suis sincèrement désolé, mon fils a appelé par erreur. Je l'ai disputé, il a compris la leçon.

Il vous sourit poliment et s’apprête à refermer la porte.

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Tektiv jette un coup d’œil rapide à Ballaud.


Le pauvre, il avait l'air dépité que ça ne soit qu'une fausse alerte.
L'inspecteur rattrape la porte de justesse.



Au-delà de simplement suivre le protocole, Tektiv sentait un truc louche chez cette personne.
Il semblait désirer leur départ un peu trop précipitamment à son goût.

L'homme est surpris par la main de l'Inspecteur retenant la porte. Il résiste un petit instant, puis l'ouvre de nouveau. Derrière lui, vous voyez une paire de bottes en cuir qui traîne. Vous n'avez pas de champ de vision sur le reste de la pièce derrière lui.

-Mon fils ? Il vient de partir, vraiment désolé, affirme t-il avec un petit sourire agacé.

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Ok c'est confirmé il y a décidément quelque chose qui cloche.
Les bottes pourraient appartenir à n'importe qui.
Son fils, sa femme... et peut-être même à ce type.
Mais elles émettent au moins la possibilité qu'il cherche à empêcher qu'on parle au gamin.
Pour l'instinct de flic de Tektiv, c'était suffisant.

L'homme fronce les sourcils. Il commence à être ennuyé, son ton se fait plus sec.

-Bon, écoutez. Il est parti avec sa mère, nous sommes divorcés et sa garde commençait ce soir. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser ...

Il ignore votre précédente demande.

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Il est vrai que les explications du type était à peu près cohérentes.
Mais l'appel aux urgences raccroché, la paire de bottes et l'attitude du personnage...
Soit il y avait quelque chose d’extrêmement louche là-dessous, soit il n'en était absolument rien et Tektiv se prenait la tête pour du flan.

En clair, il avait le choix entre passer pour un abruti et laisser filer un potentiel criminel.
...
De toute façon, c'était déjà trop tard pour ce qu'on pouvait penser de lui au commissariat.

Votre interlocuteur vous coupe la parole.

-Êtes vous sourd ? Je vous dis qu'il n'y a personne chez moi. Il est hors de question que je vous laisse entrer sans mandat. Je suis Procureur, je connais la loi plus que quiconque. Partez maintenant.

Il vous fusille du regard et pointe un doigt menaçant vers vous.

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Dans ce simple mot résonnait toute la sévérité du châtiment qu'allait subir Tektiv s'il commettait le moindre faux pas.
Il sentait déjà le goût fade des nouilles sans beurre sur son palais.
Peu importe qui il avait en face de lui, cette personne avait raison. Sans mandat, toute intervention serait illégale.
Enfin, si il n'y avait aucun autre signe d'urgence.
Pour en être absolument sûr, il fallait gagner du temps... et vérifier quelque chose au passage.

L'homme va chercher quelque chose dans sa poche. Il en ressort le petit badge de Procureur qu'il vous colle au nez.

-Ça vous suffit ? Foutez le camp, maintenant !

Il claque la porte.

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Dans ce simple mot résonnait toute la sévérité du châtiment qu'allait subir Tektiv s'il commettait le moindre faux pas.
Il sentait déjà le goût fade des nouilles sans beurre sur son palais.
Peu importe qui il avait en face de lui, cette personne avait raison... au premier abord.
Sans mandat, toute intervention serait illégale.
Du moins, s'il n'y avait pas la possibilité que quelque part dans cette maison, une personne soit en grand danger.

Dick Tektiv était très mal à l'aise avec la situation. Contrairement à ce que son bon sens lui criait dans la tête, il écouta ses tripes.

L'homme reste de marbre et refuse de vous laisser entrer. Vous faites donc usage de la force et le poussez hors du chemin alors que vous vous engouffrez dans la maison avec votre partenaire.

-Qu'est-ce que vous faites ?! Je suis Procureur, je vais vous faire renvoyer en un coup de fil !

La taille de la maison est importante, décorée avec goût et modernité et dégage une impression d'opulence. Vous entrez dans les premières pièces que vous voyez pour une vérification visuelle, mais rien d'anormal.
Le Procureur a sorti son téléphone portable et vous a filmé.

-Et voilà, de jolies preuves pour la Cour ! J'espère que vous avez un compte en banque bien rempli parce que ne retrouverez pas de travail avant très longtemps ! Vous êtes la honte de la Police et je vous ferais virer dans le plus grand déshonneur !

Ballaud tire sur votre manche, les yeux remplis de larme.


-Inspecteur Tektiv, j'ai l'impression que nous faisons quelque chose d'illégal, on devrait partir ... Ce Monsieur nous filme, on est fichu si on continue ...

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Le Procureur proteste lourdement en continuant à vous filmer.

-Vous n'avez pas de mandat, vous n'avez pas le droit d'être chez moi ! Je vous jure que vous le regretterez !


-Je .. Je ne suis vraiment pas sûr. On devrait vraiment partir.

Vous avancez un peu dans la maison. Sur votre gauche, un grand classeur à tiroir imposant qui se tient contre un mur, il a l'air de contenir pas mal de dossiers. Sur votre droite, une grande porte en bois massif.

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Tektiv comprenait parfaitement l'anxiété de son coéquipier.
Quelques années plus tôt, peut-être qu'il aurait été comme lui, à se ratatiner devant ses supérieurs ?
Cependant, c'est précisément ce genre de comportement qui a rendu possible cet état du système juridique que les journaux aiment appeler l'Âge Sombre de la Loi.
Les procureurs ne devraient pas bénéficier de traitement de faveur. Au contraire !
Ils sont censés être des modèles de vertu pour les autres, comme M.Hunter.

Mais surtout... Ils sont censés aider les policiers dans leur travail de lutte contre le crime.
Alors quand l'un d'eux refuse de coopérer alors qu'il y a potentiellement une vie en danger, c'est extrêmement suspect et dangereux.

Ballaud ne le voit pas encore sous cet angle, mais il faudra bien qu'il apprenne à surmonter ses peurs pour pouvoir monter en grade. Et Dick Tektiv est là pour lui montrer la voie !



Allez, assez perdu de temps ! C'est parti pour une rapide inspection de la pièce.

Vous pénétrez avec votre collègue dans la pièce, malgré les protestations du Procureur. Derrière les portes en bois massif se trouve un bureau.
Grandes étagères, buste en ébène, grand fauteuil en velours, tout est aménagé de manière à dégager une aura de puissance et de pouvoir. Sur le bureau, plusieurs dossiers sont entassés en un désordre qui jure avec l'aspect général de la pièce. Sur un coin du bureau, vous trouvez de fines lignes de poudre blanche bien ordonnées. Le Procureur se tait soudain.

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Tektiv jetait un coup d’œil à l'aménagement de la pièce. Un seul de ces meubles coûtait surement bien plus que tout son salaire annuel.
Tiens, c'est étrange... Tous ces objets ont l'air d'être disposés avec un soin méticuleux, sauf ce bureau qui est en désordre. Mais qu'est-ce que ?!

Sur le bureau se trouvait de fines lignes de poudre blanche.




Tout commençait à s'emboîter dans sa tête.
Le procureur a bloqué le passage pour ne pas qu'on découvre la drogue qu'il y avait chez lui.
Il a renversé en précipitation les dossiers sur le bureau, pour tenter de les cacher avant d'ouvrir la porte.
Et le coup de fil alors ?
L'inspecteur entrevoyait une redoutable possibilité.
C'est certainement pas l'homme dans l'entrée qui a cherché à ramener les secours ici.
Il est possible qu'une tierce personne ait fait une overdose, et que quelqu'un d'autre aurait tenté d'appeler à l'aide avant d'en être empêché par, disons, un procureur très louche.

Tektiv se tourna vers lui.

Le procureur reste toujours muet face à vos menaces. Il soutient votre regard, droit comme un I. Son bureau ne semble pas plus intéressant que ça, mis à part pour cette porte au fond  que vous venez de remarquer. Elle est maladroitement cachée par une armoire massive placée à la va vite dans le but de cacher cette entrée. L'homme se dirige vers celle-ci d'une manière qu'il veut sûrement calme et s'interpose nonchalamment entre l'armoire et vous.

- C’est une porte ça ?
- Peut-être… Enfin oui, mais elle est condamnée pour une raison. La pièce est vide et totalement inutile. Bon, quand est-ce que ça se finit cette mascarade ? Vous m'interrompez dans mon travail et je ne le tolérerais pas plus longtemps. J'ai déjà une vidéo de vous deux en train de faire les guignols et de perdre votre temps avec un innocent procureur et je ne sais pas ce qui m'empêche de contacter vos supérieurs. Ils vont m'entendre...

Il sort à nouveau son portable:

- J'ai des contacts, moi, vous ne savez pas qui vous embêtez... Vous vous obstinez à fouiller des pièces vides et sans intérêt, à perturber ma quiétude…

Le procureur est maintenant adossé contre l'armoire et vous défie du regard, avec son portable en main, prêt à mettre ses menaces à exécution.

- Inspecteur, on est peut-être allé trop loin, non ? On n’a pas de mandat et il nous a filmé et cette salle est sûrement vide et... et... Je ne veux vraiment pas perdre mon boulot...
- Vous feriez mieux d'écouter votre petit collègue.

De toute évidence, le procureur n'a vraiment pas envie que vous alliez plus loin.

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On avait assez perdu de temps. S'il y a bien une personne en danger derrière cette armoire, elle est peut-être dans un état critique à l'heure actuelle. Le procureur s'étant délibérément placé en obstacle sur son chemin, Tektiv allait devoir passer aux choses sérieuses.


Puis il se tourna vers le louche personnage.


L'inspecteur se dirigea vers l'homme en face de lui et le chassa sur le côté. Le geste ne se voulait pas violent, mais ferme et énergétique.